2. ACTUALITÉ DES RECHERCHES CÉRAMIQUES
– Fabrice BIGOT, Guillaume DUPERRON, Luc LONG : Les trafics commerciaux dans le port d’Arles durant l’époque fl avienne : nouvelles données provenant du « gisement D » du Rhône
Lors de la fouille subaquatique menée à Arles en 2018 sur le « gisement D » de la rive droite du Rhône (dir. L. Long), un sondage profond a permis d’étudier plus de deux mètres de stratigraphie et d’atteindre, pour la première fois sur ce dépotoir portuaire, des couches mises en place au cours du dernier tiers du Ier s. ap. J.-C. L’ensemble céramique issu de la fouille de ce niveau est constitué de 415 individus, dont l’état de conservation est remarquable (très nombreux profils complets).
Cette nouvelle documentation matérielle permet d’appréhender avec précision les échanges commerciaux dans le port d’Arles entre les années 60 et la fin du Ier s. Elle illustre notamment l’ampleur des exportations de vin régional, la basse vallée du Rhône comptant certainement parmi les régions viticoles les plus dynamiques de Méditerranée occidentale à cette époque. L’approvisionnement en huile et en sauces et salaisons de poissons est quant à lui presque exclusivement assuré par la Bétique. Dans le domaine de la vaisselle, les productions régionales sont très largement majoritaires, les importations italiques n’occupant plus qu’une place marginale et celles d’Afrique restant encore très discrètes. Les ateliers rutènes de sigillées fournissent ainsi l’essentiel de la vaisselle de table, tandis que les vases de cuisson proviennent principalement de la vallée du Rhône (marmites et bouilloires à pâte kaolinitique, urnes basses carénées et à col côtelé à pâte sableuse réductrice) et de Provence occidentale. En outre, des ateliers locaux fournissent probablement une grande partie des céramiques à pâte claire.
Par conséquent, l’étude de ce nouveau contexte portuaire met en évidence l’existence durant la période flavienne d’une forte complémentarité entre les diverses importations méditerranéennes et les productions locales et régionales dans l’approvisionnement de la ville d’Arles, et sans doute plus largement dans l’économie de l’ensemble de la basse vallée du Rhône.
– Lucie MOTTA, Séverine BACQUART : La céramique gallo-romaine de la villa de Saint Quentin à Lure (Haute-Saône)
es fouilles conduites en 2023 « Boulevard de Franche-Comté », dans le quartier « Saint Quentin » au sud-ouest de Lure (Haute-Saône), par l’INRAP, sous la responsabilité de Séverine Bacquart, ont notamment révélé une partie de l’espace balnéaire d’une grande villa occupée entre le Ier et la fin du IIIe siècle de notre ère. Les céramiques alors exhumées offrent un lot intéressant et plutôt conséquent – un peu plus de 2600 fragments pour 316 individus estimés strictement selon le nombre de bord après collage (N.M.I.). Elles permettent d’enrichir nos connaissances des faciès locaux et régionaux encore peu maitrisés, notamment en ce qui concerne les céramiques communes. Si l’étude s’est essentiellement concentrée sur les aspects chronologiques et typologiques, une part non négligeable de la réflexion s’est également portée sur les différentes pâtes employées. La communication envisagée aura pour but de présenter à la communauté scientifique les premiers résultats de cette enquête et ainsi de redynamiser les actualités des recherches de la discipline en Franche-Comté.
– Sébastien BARBERAN, Philippe CAYN, Séverine CORBEEL, Benjamin THOMAS : Approvisionnement en céramique et commerce du vin en Uzège sous les Flaviens et les Antonins. Les données de la fouille de l’ancienne gendarmerie à Uzès (Gard)
L’étude du mobilier céramique en circulation à la période flavienne et sous les Antonins dans un quartier de l’agglomération antique d’Uzès (Gard) s’appuie sur 19 ensembles de référence. Ils fournissent 115174 tessons attribués à 2506 individus, soit une part significative du matériel collecté en 2016-2017 sur la fouille de l’ancienne gendarmerie (plus de 60 %) et plus largement un corpus sans équivalent pour cette période en Uzège. Leur analyse permet d’observer la répartition des différents groupes céramiques d’un point à un autre du site afin d’alimenter les discussions relatives aux fonctions des îlots de ce secteur de l’agglomération au Haut-Empire. La vaisselle fine offre également l’opportunité de s’interroger sur les étapes d’abandon du quartier qui serait déserté autour des années 160-170, avant d’être réinvesti à la fin de l’Antiquité. L’étude des céramiques communes recueillies dans ces 19 ensembles montre le rôle majeur des productions à pâte sableuse de mode A ou B, dont les ateliers sont localisés vraisemblablement dans le massif de la Cèze et en Uzège, et leur impact sur l’approvisionnement en céramiques d’origine régionale ou importées. Enfin, les recherches menées autour du matériel amphorique suggèrent l’existence sur le site d’un probable lieu de commerce et de redistribution des marchandises, dédié préférentiellement au vin conditionné dans des amphores gauloises à pâte sableuse du type G. 1 et provenant principalement du nord-est du département du Gard.
– Amélie CORSIEZ : La céramique d’un banquet communautaire et d’un habitat rural à Beaurieux, Les Grèves (Aisne)
Le site de Beaurieux « Les Grèves » se situe dans le territoire antique de la cité des Rèmes, proche de la frontière avec les Suessions, à une trentaine de kilomètres de Soissons et de Reims. Il s’agit d’un établissement rural antique du Ier siècle au début du Ive siècle, en périphérie de la villa de Beaurieux, sondée dans les années 80 par C. Haselgrove et par deux diagnostics en 2011 et 2012 par l’Inrap.
La fouille de ce site a permis de mettre au jour 11683 tessons dont 800 individus et de déterminer quatre horizons chronologiques, allant de la fin du Ier siècle au début du IVe siècle. La première phase d’occupation gallo-romaine (fin du Ier s./début du IIème s. ap. J.-C.) est peu dense : quelques fosses éparses et trois voire quatre fossés. Cette communication s’attachera plus particulièrement à la mettre en lumière à travers une structure atypique, 1191, et quelques autres structures qui peuvent lui être associées. En effet, l’ensemble des études du rapport de fouilles, notamment la céramologie et l’archéozoologie, ont permis d’identifier les restes d’un repas communautaire de grande envergure. La céramique liée au repas communautaire est de grande qualité mais a été retrouvée en petits morceaux, compactés dans une fosse. Les pots à boire en terra nigra ont été estimés à environ 200. Nous nous attacherons à décrire l’ensemble du lot de céramiques liées à ce banquet, tant au niveau typologique que technique, puis nous conclurons par une étude fonctionnelle. La céramique des trois autres horizons, mieux documentés en terme de structures d’habitat, sera évoquée, afin d’ajouter ce site à la connaissance de la partie nord de la cité des Rèmes.
– Danielle MAGNAN, Justine MOREAU avec la coll. de Philippe BET : La sigillée de Meaux (Seine-et-Marne) durant le Haut-Empire à travers quelques secteurs de la ville antique
Le but de cet article est de présenter les résultats d’un travail de Master 2 sur la terre sigillée découverte sur différents sites archéologiques de la ville de Meaux, capitale de cité du territoire des Meldes. Après une rapide présentation de la ville antique de Meaux, puis une présentation des gisements étudiées et du mobilier découvert, une deuxième partie montre l’apport de cette étude dans la connaissance de la ville durant le Haut-Empire.
– Marjorie RIOU : Une production de pots horticoles à Vienne (Isère)
Les fouilles menées sur le site du 37 rue Vimaine à Vienne (Isère) ont été réalisées entre les mois de juillet et août 2021 par le bureau d’études Éveha sous la responsabilité de Thierry Argant. Elles interviennent dans le cadre du projet de construction d’un ensemble immobilier. Au sein de trois fenêtres de fouille totalisant environ 530 m², les investigations archéologiques ont essentiellement conduit à la mise au jour d’un ensemble sépulcral diversifié daté du Haut-Empire (1er-3e s. ap. J.-C.) ainsi que de la portion d’une voie bordée d’un mur en périphérie sud de la ville antique.
L’étude des céramiques a permis de mettre en évidence une occupation des IIe et IIIe siècles ap. J.-C. Parmi les lots étudiés, il y en a un qui se distingue par sa concentration en pots horticoles datés du second quart du IIe siècle ap. J.-C.
– Armand DESBAT, Cécile BATIGNE, Valérie THIRION-MERLE : Les premiers plats à vernis rouge pompéien à Lyon : gaulois ou italiques ?
Les plats à vernis rouge pompéien apparaissent à Lyon dès les années qui suivent la fondation de la colonie. Il s’agit de plat à lèvre en amande ou carrée avec des pâtes fines de couleur beige, très différentes pâtes campaniennes volcaniques, qui apparaissent un peu plus tard. Une série d’analyses XRF, a été engagée sur ces productions d’aspect très homogène pour vérifier qu’il ne s’agit pas de pâtes calcaires et déterminer s’il s’agit d’imitations gauloises (on connaît notamment une production à Gondole (Puy-de-Dôme)) ou de productions italiques, originaires d’autres régions d’Italie que la Campanie, comme l’Italie du Nord.
– Adrien SARRAZIN avec la coll. de Julien BRUYÈRE : La céramique antique du site La Remise Charles Lejeune à Nanteuil-le-Haudouin (Oise) : un site de frontière ?
En 2022, une fouille préventive a été menée par Julien Bruyère au sud-ouest de Nanteuil-le-Haudouin (Oise), au lieu-dit La Remise Charles Lejeune. Cette opération a permis de mettre en évidence un établissement rural antique.
L’objet de cette communication est de présenter le mobilier céramique, mis au jour au cours de la fouille (NR : 4 831 ; NMI : 525). L’étude a permis de mettre en évidence une occupation du site durant le Haut-Empire, entre la fin du Ier siècle et le milieu du IIIe siècle apr. J.-C.
Durant l’Antiquité, Nanteuil-le-Haudouin se situait à la fois à la limite entre les territoires meldes et sulbanectes mais également à la frontière entre la Gaule Lyonnaise et la Gaule Belgique. Le lot céramique étudié traduit bien cette position frontalière. En effet, le corpus livre des productions typiques du Bassin parisien (telles que les amphores parisii de la rue des Lombards, à Paris) mais également des productions de céramique commune sombre à pâte sableuse meldes. Par ailleurs, la céramique consommée sur le site provient également d’officines se situant au sein de civitates de Gaule Belgique (atelier de Cuts, de Saint-Sauveur, de Rainvilliers ou encore de Noyon). Il semblerait aussi que cette zone constitue la limite septentrionale de la diffusion des productions de céramique métallescente de Jaulges et Villiers-Vineux (Bourgogne).
Cet établissement rural est donc un site de consommation dont l’intérêt émane à la fois de sa localisation à proximité de la frontière entre Meldes et Sulbanectes, de la grande diversité des productions découvertes et de leurs origines multiples.
– Julie FLAHAUT, Anthony LEDAUPHIN, Victor VIQUESNEL-SCHLOSSER, Richard DELAGE, Lydie BLONDIAU, Pierre-Yves GROCH : L’approvisionnement céramique de trois établissements ruraux de la civitas ambianorum (Ier-IVe s.) : Méaulte, Mouflers et Salouël (Somme)
Cette communication propose la synthèse de la céramique issue de trois fouilles récentes menées par l’Inrap à Salouël (2010 et 2018, “Chemin des Ruelles” dirigées par Laurent Duvette et Pierre-Yves Groch), Méaulte (2017/2019 “Zac des Coquelicots 2, site 19” dirigées par Lydie Blondieau) et Mouflers (2021, “Zac des Hauts Plateaux” dirigées par Pierre Yves Groch), trois établissement ruraux situés dans la civitates ambianorum.
Le corpus s’élève à plus de 30 000 restes et renseigne les évolutions de l’approvisionnement durant toute l’Antiquité. La présentation organisée en quatre périodes permettra d’analyser en détail ces évolutions sur des sites au statut comparable. Cette approche inédite dans la région, sera mise en perspective avec les données déjà publiées.
– Jean-Marc SÉGUIER, Richard DELAGE : Caractères et singularités du faciès céramique de Meaux (Seine-et-Marne) au IIIe s. apr. J.-C.
On se propose d’établir un état des lieux sur la céramique des contextes domestiques du IIIe s. de l’agglomération de Meaux, chef-lieu de cité de la Lyonnaise situé sur la Marne et à un carrefour de routes antiques. Cette synthèse est fondée sur la prise en compte des mobiliers découverts lors de la réalisation d’une demi-douzaine d’opérations d’archéologie préventive conduites depuis 2010 dans la boucle de la Marne, à l’exclusion de secteurs non renseignés ou mal connus (intérieur du castrum) ou de ceux dont les données ne nous sont pas accessibles (sanctuaire périurbain de La Bauve et ses abords).
La céramique, qui couvre en réalité une plage de temps comprise entre l’extrême fin du IIe s. et la première décade du IVe s., est abondante et diversifiée et constitue un important référentiel au plan régional et au-delà. La synthèse, associée à un catalogue illustrant les assemblages les plus pertinents, aura pour objectif de définir le faciès des productions locales et régionales (cadre typologique, approvisionnements), ainsi que celui des vaisselles fines, communes et amphores parvenues à Meaux via le commerce à moyenne et longue distance.
On tentera d’identifier certains assemblages singuliers traduisant des activités spécifiques (commerce, artisanat, consommation collective…). Les résultats de cette étude seront confrontés à ce que l’on sait des faciès des cités limitrophes.
– Pauline GOHIER, Cécile BÉBIEN-DABEK, Audrey HABASQUE-SUDOUR : La céramique tardo-antique de la nécropole de Marlenheim-Furdenheim (Haut-Rhin). Continuité et évolution des productions régionales entre la fin du IIIe s. et le début du IVe s.
L’étude céramologique de la nécropole de Marlenheim-Furdenheim a mis en évidence une occupation comprise entre la seconde moitié du Ier siècle et le début du IVe siècle. Une vingtaine de sépultures à crémation a été datée par leur mobilier céramique entre la fin du IIIe siècle et le début du IVe siècle. L’ensemble des céramiques (vases ossuaires ou vases d’accompagnement) est divisé en deux grandes catégories essentiellement composées de gobelets en céramiques fumigée lissée (ou terra nigra tardive) et de cruches de grandes dimensions en céramiques communes à pâte claire. Ces catégories de céramiques – associées à cette datation – sont relativement peu fréquentes en Alsace et peu documentées. Une publication du vaisselier de cette partie de la nécropole semble donc nécessaire afin d’apporter une documentation scientifique supplémentaire sur cette période de transition. Cette publication sera complétée par une comparaison et une mise en perspective des céramiques mises au jour dans des contextes contemporains de la région. Cela permettra d’établir un nouveau référentiel pour cette période et éventuellement de mettre en évidence l’existence d’une nouvelle production- ou d’une continuité de production – d’ateliers de potiers locaux, notamment à Brumath jusqu’au début du IVe siècle.
– Marjorie RIOU : L’Antiquité tardive en Auvergne : l’exemple du site de Saint-Ignat (Puy-de-Dôme)
Les fouilles menées sur le site de NZA 1000 – La Fade à Saint Ignat (63) ont été réalisées par le bureau d’études Éveha sous la responsabilité de Simon Lemaître sur près de 25 000 m². Elles intervenaient dans le cadre du projet d’aménagement d’un bâtiment industriel par Limagrain ingrédients. Les investigations archéologiques ont permis de mettre au jour un peu plus de 1000 structures archéologiques témoignant de différentes occupations depuis l’âge du Bronze moyen jusqu’au Moyen Âge.
Les vestiges qui se rattachent à l’Antiquité couvrent une période assez longue qui s’étend du Ier s. au IVe siècle de notre ère. Ils sont de nature assez variés : puits, structures maçonnées, marre, trous de poteau, four culinaire, foyer, fosse, etc. et se concentrent principalement dans la moitié sud de l’emprise de fouille. Nous mentionnerons aussi la présence d’un petit secteur funéraire qui regroupe quelques inhumations d’immatures. L’ensemble correspond à une occupation rurale assez atypique pour l’Antiquité. Ce type de site est assez mal connu en Limagne et le site de La Fade apportera donc vraisemblablement des données nouvelles sur l’occupation du terroir auvergnat antique, notamment pour l’Antiquité tardive où un lot de céramiques assez conséquent est sorti pour cette période, principalement pour le IVe siècle ap. J.-C.
– Pierre PERRICHON, Jérémie VIRET : État des productions des Ier et IIe s. de l’atelier des Grandes-Filles-Dieu (Chartres, Eure-et-Loir) : nouvelles découvertes au Clos Vert
En 2021, le diagnostic du Clos-Vert a permis d’aborder la zone de cuisson de l’atelier potier gallo-romain dit des Grandes-Filles-Dieu. Plusieurs fours et contextes de rejet de ratés de cuisson ont pu être mis en évidence. Cette découverte complète notre compréhension de l’officine, même s’il restera beaucoup d’éléments à mettre au jour lors d’une potentielle fouille à venir. La partie de l’atelier comprenant les installations de tournage et de séchage a déjà fait l’objet d’une fouille et d’une publication. Cependant, elle ne permettait pas d’appréhender les productions de cet atelier de potier. Une partie des observations d’alors sur la production de cet atelier sont confirmées. Cependant, les dernières découvertes apportent plusieurs révisions à cet examen fait en 1993 à l’occasion du congrès de Versailles. L’utilisation du diagnostic comme un outil de recherche et de prospective a porté ses fruits et offre quelques corrections aux phases de production, qui s’avèrent plus complexes. Une production plus ancienne peut même être envisagée, comme le suggérait l’analyse de la zone de tournage. La quantité de ratés de cuissons mise au jour est considérable. Plusieurs lots de raté de cuisson sont issus des fours abandonnés, mais la majorité sont rejetés au flanc du coteau en rive droite de l’Eure à proximité des fours de l’officine. Ce dépôt est impressionnant, il s’étale sur une grande surface et son épaisseur complète n’a pu être mise en évidence lors du diagnostic.
– Elisabeth AFONSO-LOPES, Anne BOCQUET-LIÉNARD, Dimitri BOUTTEAU, Gilles FRONTEAU, Vincent MERKENBREACK : Un atelier de potiers antique à Thérouanne, Chaussée Brunehaut (Pas-de-Calais) : une production de céramiques communes grises et claires
Un atelier de potiers, daté du Haut-Empire, a été étudié à l’occasion d’une fouille préventive à Thérouanne au n° 24 de la chaussée Brunehaut, au lieu-dit la Râperie en 2020. Trois fours de potiers romains ont été ainsi mis au jour. Ils sont situés en bordure de la voie romaine principale menant d’Arras à Boulogne-sur-Mer via Thérouanne. Il s’agit des premières structures artisanales de production de céramiques qui ont été découvertes sur le territoire de la capitale des Morins. Deux types de fours ont été identifiés avec d’une part deux fours à double volume et d’autre part un four à simple volume. La production de l’officine a été caractérisée à partir de rejets. Deux catégories de céramique ont été identifiées : la commune claire et la commune grise. Une étude pétrographique et une caractérisation physico-chimique ont été réalisées. L’étude pétrographique montre des pâtes assez typiques des ateliers du nord de la Gaule avec une matrice argileuse et limoneuse, peu micacée, complétée par des ajouts de sables fins à moyens, où les quartz dominent les rares autres minéralogies (grains de silex, rares quartz polycristallins et feldspaths). Ces observations sont corrélées avec la signature chimique qui est similaire pour les deux catégories de céramiques, plus de 70 % d’oxyde de silicium, 5,5 % d’oxyde de fer et 1,5 % d’oxyde de magnésium en moyenne.